Avec la pandémie, on risque de passer plus de temps sur notre terrasse. Pourquoi ne pas en profiter pour déguster des alcools québécois?
Le cidre Turbo Brut du Chemin des Sept
Si j’avais eu un cinq piastres chaque fois que j’ai entendu quelqu’un me dire « j’aime pas le cidre, c’est trop sucré », j’aurais certainement un bon 75$ de plus dans mes poches. La game a beaucoup changé dans les microcidreries québécoises dans les dernières années et c’est tant mieux. En effet, on assiste depuis l’été 2019 à un regain d’intérêt du public pour des offres à la fois diversifiées et succulentes dans ce domaine. Qui est en tête de file de ce nouveau Klondike cidrier, me demanderez-vous? Je répondrais sans hésiter que c’est la Cidrerie du Chemin des Sept. Se fiant aux levures naturelles présentes sur leurs fruits, ces artisans du cidre laissent véritablement s’exprimer leur terroir. Si tous leurs produits sont intéressants, c’est le fameux Turbo Brut qui se démarque le plus du lot. Avec sa robe presque claire, à peine jaune, ce cidre sec est un parfait compagnon d’apéro. En laissant la fermentation arriver à sa conclusion sans intervention, les producteurs éliminent tout sucre résiduel dans leur magnifique breuvage ; ce n’est pas le cidre de votre grand-mère!
La série Viti Vini Vici de la Brasserie Dunham
On va se dire les vraies affaires : la réputation de la Brasserie Dunham n’est plus à faire et ses artisans brasseurs demeurent année après année des sources d’inspiration et d’admiration pour tout le milieu brassicole. Toujours prêts à expérimenter et à se réinventer, ils parviennent chaque été à sortir une bière qui me fait complètement capoter. Si elle dure depuis un bon moment déjà, c’est cette année leur ligne Viti Vini Vici qui m’a « sacré à’ terre », en bon québécois. Avec déjà une dizaine de variations, cette série mélange le savoir-faire de Dunham en matière de saisons barriquées avec des marcs, moûts et autres « résidus » de la production de vin chez des vignobles tels que les Pervenches, l’Orpailleur et j’en passe. Gardez l’œil ouvert dans votre dép’ de micros préféré, car ces bières de luxe valent toutes le détour. La #6 2019, une saison sur marc de pinot noir, est tout particulièrement conseillée. Bien qu’elle ait un goût complexe aux facettes surprenantes, Dunham en a fait un breuvage extrêmement gouleyant qui peut se boire dangereusement vite.
Le Macbulles du Vignoble les Pervenches
Il n’y a rien qui m’énerve plus que d’entendre ce sempiternel stéréotype voulant que le vin produit au Québec ne soit pas intéressant. Détrompez-vous, on a ici de plus en plus de vignobles produisant des cuvées d’exception! Du nombre, on peut définitivement parler du Domaine les Pervenches. Celui-ci produit ses vins en respect des normes biologiques et biodynamiques et, si je ne m’abuse, toutes leurs cuvées pourraient être considérées comme « nature » puisqu’il n’y a aucun soufre ajouté à l’embouteillage. Ils ont lancé cette année une cuvée réellement excitante du nom de Macbulles. Combinant des raisins seyval avec une « piquette » composée de chardonnay, pinot noir, pinot gris et zweigelt, le Macbulles est un vin mousseux léger élaboré via la méthode traditionnelle. Ça donne une boisson faible en alcool (7%), hyper rafraîchissante et à un prix très raisonnable. Le goût peut s’approcher d’une bière sûre, mais la bouche nous rappelle très vite l’explosion de raisins qui a mené à la concoction de ce vin. Un délice plutôt difficile à trouver, mais si, d’aventure, vous voyez cette étiquette dans un de vos commerces locaux, c’est à acheter les yeux fermés.
Et pour d’autres alcools québécois je vous invite à lire l’article :
3 alcools québécois inusités