Entrevue avec Mélodie Desjardins du Café Les Fraîches
12 129 rue victoria, Pointe-aux-Trembles
(Mise à jour 2022 : Les Fraîches sont maintenant au 15951 rue Notre-Dame, Pointe-aux-Trembles)
https://cafe-les-fraiches.business.site/
La pandémie a frappé fort nos belles entreprises partout à travers le Québec. J’ai rencontré virtuellement Mélodie Desjardins, du café Les Fraîches, pour discuter de son café et des impacts de la crise sur son commerce. Une bien belle entreprise de Montréal à découvrir et à soutenir!
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas votre café, comment le décrirais-tu?
Notre café, c’est un café de quartier situé à Pointe-aux-Trembles. On est pas mal le seul café dans le coin à faire ça. Nos valeurs sont très axées sur l’environnement. C’est aussi très familial puisque je possède le café avec ma mère et ma sœur. On utilise beaucoup de produits locaux et de saison. Nos standards sont très élevés, on veut que ce soit joli, chaleureux et accueillant.
Comment et quand tout cela a-t-il débuté?
Il y avait un café dans le local où nous sommes actuellement et ma sœur et ma mère y travaillaient. Elles ont un peu attrapé la piqûre de ce type d’entreprise. Quand le commerce a fermé, c’était hors de question pour nous que ça n’existe plus du tout ce genre de projet là. On a donc voulu reprendre le flambeau. On a travaillé là-dessus durant l’été, pour finalement ouvrir à l’automne, en octobre 2018, les trois ensemble.
Comment avez-vous vécu le début de la pandémie?
C’est une drôle d’aventure. Au début mars dernier, ma mère et moi avons décidé d’aller visiter mes grands-parents au Mexique pour leur présenter mon fils. À ce moment-là, c’était encore flou tout ce qui concernait le virus. Ma sœur devait tenir le flambeau pendant nos 10 jours d’absence. Mais, le 13 mars, durant le voyage, la crise a été déclenchée. On revenait le 16. À notre retour, nous avons dû faire une quarantaine de deux semaines où ma sœur a dû continuer à s’occuper du commerce toute seule. Elle s’est revirée de bord toute seule. Elle a décidé de faire du prêt-à-manger sans aucune préparation en prenant les aliments qu’on avait déjà. Elle a aussi créé un menu restreint. Quand notre quarantaine s’est terminée et qu’on a pu retourner au café, on a fermé notre commerce quelques jours pour faire un plan de match pour les prochaines semaines.
Quels moyens avez-vous mis en place pour vous adapter à la situation?
Il y a une entreprise qui s’appelle Pizzli que mon frère et son collègue ont lancé. C’est une plateforme web pour les restaurateurs. Ça permet de faire en sorte que les gens puissent faire des transactions en ligne dans les restaurants. On a donc mis nos produits en ligne avec cette plateforme. Ç’a été notre première étape pour nous sortir la tête de l’eau. Ensuite, on a créé des projets de notre côté : on a commencé à faire des soupers à emporter le vendredi, des menus de souvent trois services pour une ou deux personnes. On a même fait affaire avec le frigo des dieux, une entreprise de notre coin, pour pouvoir offrir à nos clients des bières ou du vin puisque nous n’avons pas de permis d’alcool. On a fait un repas aussi pour la fête des Mères et des paniers brunch. On s’est vraiment adaptés en suivant la vague et les demandes de nos clients. Ça nous a permis de faire différents tests et voir ce qui était apprécié ou non. On est aussi en train de réfléchir à garder la plateforme Pizzli à long terme ou du moins à l’adapter un peu selon l’évolution de la situation.
Quels ont été les impacts de la crise sur l’entreprise?
En termes de compagnie, on a pratiquement dû tout refaire notre plan d’affaires dans le fond. L’été, pour nous, il y a beaucoup de traiteur ou de groupes, mais là c’était pas mal mort puisqu’il n’y a plus de rassemblement. Il a fallu se réinventer complètement. Et financièrement, on a dû mettre à pied nos trois employés temporairement. On les rappelle à l’occasion quand on a des services de traiteur. Heureusement, on commence à ravoir des demandes à ce niveau-là pour des collègues de bureau ou des lunchs individuels. Le côté financier, ç’a été vraiment le plus gros impact. L’été, c’est une grande période pour nous et là, avec le printemps, on a un peu manqué la vague.
Et le fait de travailler avec sa famille, j’imagine que c’est un autre défi en soi.
Oui, tout à fait. Mais on s’en est vraiment bien sorties. Je pense qu’on était toutes dans le même état d’esprit.
Vois-tu de bons côtés à la pandémie?
On a pu faire des tests qu’on n’avait pas pu faire : le prêt-à-manger, par exemple. Il y a aussi le À la carte qu’on a pu tester. Dans le fond, les gens avaient le choix d’un seul repas au lieu de plusieurs choix et on a vu que les gens étaient bien intéressés. On a pu tester de nouvelles recettes. On s’est rendu compte aussi à quel point nos clients étaient ultra fidèles. La plateforme web c’était aussi quelque chose qu’on réfléchissait depuis un bout, mais on ne savait pas exactement quoi et comment le faire. Ça nous a permis de tester une façon de faire et c’est quelque chose qui est bien apprécié de nos clients. La crise a aussi mis l’achat local à l’avant-plan et c’est déjà quelque chose qui était important pour nous depuis le début de notre entreprise et les clients ont suivi cette tendance. On a d’ailleurs intégré des produits de nos fournisseurs locaux sur notre boutique en ligne. Par exemple, on vend le café et le pain qu’on utilise au café.
Parlons vacances et été, quels sont tes trois produits chouchous pour cet été? Tes recommandations.
1- La boîte à lunch. On change de breuvage chaque semaine. Ça peut être simplement un breuvage comme un Mate Libre ou bien une limonade à la rhubarbe concassée. Ça dépend des semaines.
2- Notre café tiramisu qui est un moka froid avec une crème fouettée et du cacao sur le dessus.
3- Nos sandwichs qui sont super frais. Un sandwich au poulet grillé au sumac avec un pain aux oignons. Un sandwich baba ghanouj sur pita et avec du fromage en grains. Ils sont super rafraichissants.
Pour ceux qui auraient envie de passer dans ton coin, aurais-tu une suggestion de lieu à visiter ou à découvrir?
Ce qui est le fun avec Pointe-aux-Trembles, c’est que c’est à Montréal, mais c’est un peu comme en banlieue. C’est comme un petit village. Il y a beaucoup de parcs et le fleuve est tout près. Je suggérerais la place du village ; ça se fait à pied, c’est à côté. On y retrouve un marché public le samedi et un belvédère avec vue sur l’eau. C’est aussi à côté de la rue Notre-Dame où l’on retrouve plein de petits commerces.
Voilà donc une bonne idée de sortie pour cet été : un café ou une boîte à lunch préparé par le Café Les Fraîches, le tout dégusté devant le fleuve!
Les trois coups de coeur de Bouche à Oreille à Montréal
♥ Une visite au Marché Jean-Talon pour faire le plein de produits frais
♥ Une visite au Vieux-Port de Montréal pour une petite promenade ou pour se prélasser sous les tropiques à la Plage de l’Horloge
♥ Une petite ride de vélo et un pique-nique le long du canal Lachine
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