Travailler son amour de soi… un petit pas à la fois

Février, on dit souvent que c’est le mois de l’amour. Et quel type d’amour est le plus important si ce n’est celui qu’on a envers soi-même? Et pourtant, plusieurs personnes négligent de mettre du temps et de l’énergie dans l’amélioration de cette sphère de leur vie. Dans l’article d’aujourd’hui, on va aborder aussi bien la partie amour de soi physique que celle psychologique.

 1. Reconnaître ses complexes et en parler autour de soi

Depuis toujours, quand je me regarde dans le miroir, j’ai une petite voix qui remarque tout ce qui cloche dans mon apparence. J’ai longtemps cru que j’étais la seule comme ça et ça me faisait sentir encore plus mal. En vieillissant, j’ai réalisé que la très grande majorité des gens ont des complexes physiques et que ceux-ci évoluent sans cesse. Un jour, on apprécie notre visage alors que le lendemain on ne voit que notre teint terne. C’est normal. Je suis convaincue que même les personnes que je trouve magnifiques et sans défauts se scrutent sévèrement… et j’ai l’impression que ça nous aiderait tous.tes collectivement si on osait en parler plus autour de nous. Ça contribuerait à dédramatiser et à enlever le sentiment de culpabilité qui vient avec l’autojugement qu’on s’inflige.

Aussi, je pense que changer son apparence ne suffit pas à vaincre ses complexes. Si vous pouviez magiquement ressembler à votre idéal, d’autres complexes émergeraient probablement. Car la source du problème réside surtout dans la confiance en soi et la pression sociétale, plus que dans l’aspect physique. Nous sommes tous.tes confronté.e.s à des critères inatteignables et changeants. L’idéal de beauté n’existe pas, puisqu’il varie selon les cultures, les époques et les groupes sociaux.

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2. Diversifier ses modèles de beauté

Comprendre que la beauté ne se résume pas à votre image est une première étape. Mais comment faire si, malgré tout, vous n’affectionnez pas votre reflet dans le miroir et que vous vous sentez parfois misérable? En toute franchise, ce n’est pas simple…et ça prend du temps! Une bonne première piste de solution, qui m’a personnellement aidée, a été de m’entourer de modèles qui me ressemblent. Diversifier ceux-ci contribue à modifier ses perceptions de la beauté et à pouvoir ensuite s’y identifier plus facilement. Il est souvent plus aisé de trouver d’autres personnes plus jolies que soi.

En tant que personne taille plus, j’ai commencé à suivre sur les médias sociaux plus de gens des ayant des corps similaires au mien. Consommer plus de médias (séries télé, films, etc.) qui montrent des acteur.ices taille plus dans des rôles intéressants m’a également fait cheminer. Au début, c’était la plupart du temps confrontant et je n’avais pas l’impression de progresser. Si ça vous arrive aussi, persévérez! Après plusieurs années à opérer ces changements, je peux affirmer avec certitude que ça a été aidant. Je parviens plus facilement à trouver des corps qui me ressemblent beaux et attirants et à projeter ce sentiment sur moi. Bref, je vous le recommande au plus haut point.

Des exemples de comptes québécois à suivre si vous êtes de taille plus :

Joanie Pietracupa (@joaniepietracupa)
Julie Artacho (@coeurdartacho)
Nadia Tranchemontagne (@latranchemontagne)
Gabrielle Lisa Collard (@gabrielle.lisa.collard)
Amélie Faubert (@ameliefaub)
Roxy Torpedo (@roxytorpedo)
2fillesordinaires (@2fillesordinaires)
Emily Roy (@emyneedsaraincoat)
Jessica Prudencio (@jessicaprdnc)
Théo Dupuis-Carbonneau (@theo_dc)
Rosie Bourgeoisie (@rosie.bourgeoisie)
Caroline Huard aka Loounie (@loounie)

3. Explorer le concept de neutralité corporelle

Vous essayez tout ça et ça ne fonctionne pas pour vous? Peut-être qu’explorer le concept de neutralité corporelle pourrait vous être bénéfique. La neutralité corporelle a découlé, en partie, du « body positivity » (mouvement en faveur de l’acceptation de tous les types de corps). Plusieurs personnes argumentaient que percevoir leur corps de manière beaucoup plus neutre, voire utilitaire était aidant à leur estime d’elles-mêmes. Le Mouvement Équilibre, organisme bien connu au Québec pour ses actions sur l’acceptation et la diversité corporelle, a d’ailleurs lancé une campagne en lien avec la neutralité corporelle dont le slogan était « Mise sur ce que ton corps peut faire, pas sur ce qu’il a l’air! ». Parfois, juste constater l’existence de son corps, sans jugement, sans se concentrer sur son apparence, peut être plus facile qu’essayer de voir celui-ci favorablement.

Source : Équilibre

Pour creuser le thème de l’acceptation corporelle et des concepts abordés précédemment, écoutez cet excellent épisode du balado des SexMaitresses.

4. Trouver la fierté dans d’autres domaines

Quand aucun des moyens mentionnés plus haut ne fonctionne pour moi, je dirige mon attention sur autre chose dans mon quotidien. Mon apparence physique n’est qu’une infime partie de ce que je représente comme personne. Les journées où c’est plus difficile de ce côté-là, j’essaie de m’axer sur les diverses sphères de ma vie pour aller chercher du positif ou un sentiment de fierté. Dans ces moments-là, vous concentrer sur vos passions, vos réussites ou vos champs d’intérêt peut contribuer à vous distancier un peu de votre corps et à ressentir tout de même une impression de victoire.

5. Se fixer des objectifs atteignables

Pour construire sa confiance en soi, ce sentiment de victoire est essentiel. Il envoie le message à votre cerveau que vous êtes capable et peut vous rassurer sur vos habiletés. Toutefois, pour accéder à cet état, il s’avère important de se fixer des objectifs réalistes. Tentez d’éviter les buts impossibles qui ne font que renforcer les pensées négatives. En divisant les objectifs en plusieurs petites parties ou en diminuant ses attentes envers soi-même, il sera plus simple d’atteindre vos cibles et de vivre des réussites.

6. Pratiquer l’autocompassion

Comment fait-on concrètement pour baisser ses attentes envers soi-même? Un des outils les plus puissants : l’autocompassion. En gros, c’est l’idée qu’on s’applique une compassion similaire à celle qu’on accorderait à un proche. Il peut être utile de prendre un temps d’arrêt dans une situation et de se demander « Si [nom d’une personne qu’on apprécie dans notre vie] me demandait conseil par rapport à cette même situation, comment est-ce que je réagirais? ». Certainement avec douceur et compassion, non? On est souvent beaucoup plus dures envers nous-mêmes qu’avec les gens qu’on aime. Cette distance peut aider à briser le jugement qu’on a face à soi-même. Un exercice identique peut s’appliquer pour la fierté. Diriez-vous à une amie qui vient vous voir pour vous partager une réussite que c’est insignifiant ce qu’elle communique et qu’elle n’a aucune raison d’être fière de cet accomplissement? Probablement pas. Et pourtant, si vous êtes comme moi, vous avez sûrement tenu ce même discours pour vous-même.

7. Faire des rétrospectives

Une autre bonne manière de prendre du recul par rapport à soi-même et d’être fière de ses accomplissements est de faire des rétrospectives. Le tourbillon du quotidien fait qu’on ne se rend pas toujours compte du chemin parcouru vis-à-vis de quelque chose. Vous avez commencé la photo et vous ne remarquez pas d’amélioration? Retournez observer vos premiers clichés, vous verrez la différence! S’arrêter pour regarder en arrière peut vous permettre de réaliser à quel point vous avez évolué et progressé sur quelque chose.

8. Journaling

Finalement, si vous êtes comme moi et que votre mémoire a tendance à être faillible, une bonne manière de se rendre compte de votre progression, c’est de faire du journaling. Il y a plusieurs types de journaux différents et diverses pratiques de journaling. Certaines personnes le font chaque jour, d’autres chaque semaine et d’autres, une fois par mois. L’essentiel, c’est que vous trouviez votre propre rythme. Ma grand-mère, par exemple, notait tout ce qu’elle faisait quotidiennement. Pas de gros paragraphes pleins de mots, mais juste 2 ou 3 phrases concernant les gens qu’elle avait vus et ce qu’ils avaient fait. Ça lui permettait de se rappeler ces moments-là et ça lui servait d’archives personnelles. D’autres axent leur journaling sur la gratitude, pour se concentrer sur le positif dans leur vie et travailler ce muscle-là (apparemment, ça devient plus facile au fur et à mesure qu’on le fait). Pour moi, le journaling n’a même pas besoin d’être écrit non plus. J’ai pris l’habitude de capturer plus de photos de mon quotidien pour m’aider à me remémorer ce qui s’y passe. Parfois, je marque un temps d’arrêt et je regarde mes clichés et ça me sert beaucoup dans mon autoréflexion. Bref, plein de possibilités!

Quelques journaux québécois :

 Autant au niveau physique que psychologique, l’amour de soi prend du temps, de l’énergie et de la constance pour s’améliorer. La bonne nouvelle, c’est que chaque petit geste compte et qu’il y a une panoplie d’actions qu’on peut mettre en place pour changer. Je vais finir avec cette phrase qu’une amie m’avait dite il y a de cela plusieurs années : « Aime-toi toi-même en premier, tu es la seule personne avec qui tu vas passer ta vie en entier. » Des fois, ça aide de se le rappeler!